Rejeté par l’ex-mouvance présidentielle du président Ibrahim Boubakar Kéita (IBK), Choguel Maïga est désormais contesté au sein même de la coalition qui avait mené dans la rue la contestation qui a conduit à la prise du pouvoir par la junte. Si jusqu’ici le choix de Choguel Maïga à la Primature n’avait suscité que des réprobations dissimulées chez les grandes figures du M5-RFP, c’est aujourd’hui ouvertement que des leaders de ce mouvement hétéroclite désapprouvent les méthodes Choguel. Appelé à la Primature dans le but de renforcer la base populaire des autorités de la transition, le Premier ministre malien est lui-même devenu un problème et ne représente plus la solution selon la quasi-unanimité des analystes indépendants. Pour sortir de l’impasse, le chef de la junte n’a plus d’autres choix que de sacrifier Choguel au risque de mettre à mal la survie même des autorités de transition.
Plusieurs sources très haut placées à la Présidence malienne – avec lesquelles je me suis entretenu – sont catégoriques : « la question n’est plus de savoir si Choguel sera remplacé, mais plutôt quand il sera nommé son successeur ». Ces indiscrétions ont indiqué à abidjaninfos.net que l’entourage du Colonel Assimi Goïta est déjà discrètement en train de rechercher une personnalité politique ou de la société civile plus consensuelle, à l’opposé d’un Choguel Maïga jugé très clivant.
Il ressort de nos investigations que le chef de la junte penche plus pour une personnalité de la société, qui ne viendrait pas avec un agenda de promotion de sa propre personne, une critique qu’on fait généralement à Choguel Maïga de travailler à se promouvoir lui-même qu’à trouver des solutions durables aux difficultés des Maliens.
Un diplomate en poste au Mali nous a informé que le Premier ministre « est au courant de ce que son avenir à la Primature ne tient plus qu’à un fil, puisqu’il a fini de faire l’unanimité contre sa personne ». Rejeté par la communauté internationale qui accuse le Premier ministre d’instrumentaliser la population malienne contre tous les amis extérieurs du Mali « à coup de fake news et de discours populistes, il est à présent vomi par la majorité de la classe politique, toutes tendances confondues » soutient le diplomate ouest-africain basé à Bamako.
Le week-end dernier, lors d’un meeting, l’influent imam Mahmoud Dicko a lui aussi exprimé son opposition avec la gestion des autorités de transition. Même s’il n’a pas cité nommément le Premier ministre, dans l’entourage de l’homme religieux, l’on affirme qu’il « milite clairement pour le remplacement de Choguel Maïga ».
On ne sait pas dans combien de temps la junte nommera son 3e Premier ministre en moins de 18 mois, mais selon un proche collaborateur du chef de la junte, le Colonel Assimi Goïta, on parle de quelques jours, tout au plus quelques semaines, « mais quoiqu’il en soit, Choguel ne fêtera pas le nouvel à la Primature ».
Ce qui est vrai, est vrai !
