De sources ivoiriennes haut placées, les autorités burkinabè ont tenté récemment d’enlever un activiste de ce pays exilé en Côte d’Ivoire. Dans le même temps, les renseignements ivoiriens ont arrêté des individus, recrutés par la junte burkinabè, impliqués dans une tentative de déstabilisation du régime d’Alassane Ouattara.
Au total, ce sont environ une dizaine d’hommes qui ont été cueillis par les services de renseignements ivoiriens, en charge de la sécurité d’État.
Au cours de leur interrogatoire, ils ont reconnu avoir été missionnés pour créer le cafouillage en vue de provoquer une situation de chaos qui déboucherait sur un renversement du régime. Ils affirment que leur mission consistait à se poster dans quelques localités où ils tireraient quelques coups de feu au hasard à l’arme automatique. Des assurances leur avaient été données que leur action serait une sorte de signal de départ d’une opération généralisée, des hommes ayant déjà été pré-positionnés dans quelques casernes, qui prendraient le relais pour perpétrer un coup d’Etat.
Un scénario de putsch surréaliste
Les agents spéciaux ivoiriens en charge du dossier ont été médusés par le scénario abracadabrantesque échafaudé par leurs homologues du Burkina Faso. «Si c’est cela le niveau de stratégie et de planification dans les services de renseignements là-bas, il n’est pas étonnant que les terroristes se baladent dans tout le pays sans être inquiétés, et ce n’est pas demain qu’ils arriveront à bout», a confié au site l’Enquêteur Déterminé une source sécuritaire ivoirienne qui s’est occupée de cette affaire.
Tentative d’enlèvement ou d’assassinat d’un jeune activiste
Il y a quelques jours, les services de sécurité ivoiriens ont interpellé cinq Burkinabès qui sont rapidement passés aux aveux: ils avaient été recrutés par le patron des renseignements de leur pays, le tristement célèbre capitaine Oumarou Yabré, pour enlever ou assassiner Naïm Touré. Ce jeune activiste burkinabè, qui vit en Côte d’Ivoire depuis environ deux ans, est très actif sur les réseaux sociaux, où il dénonce régulièrement «le régime de terreur» dans son pays.

L’année dernière, Naïm Touré avait déjà été l’objet événements qui l’ont intrigué. Six individus se présentant comme étant des policiers ivoiriens se sont rendus chez lui et ont violemment frappé à la porte. Lorsqu’il a ouvert, il a été roué de coups et menotté. Alors qu’il commençait à redouter le pire, les visiteurs ont reçu un coup de fil qui les a vraisemblablement empêchés d’aller plus loin. Ses agresseurs se sont finalement retirés précipitamment et, aujourd’hui encore, selon des proches du Burkinabè exilé à Abidjan, il ne sait toujours pas s’il s’agissait de vrais ou de faux policiers ivoiriens.
D’après plusieurs sources sécuritaires ivoiriennes, ces deux derniers événements démontrent que la junte burkinabè, qui considère la Côte d’Ivoire comme un pays hostile, n’a pas renoncé à déstabiliser son voisin de l’Ouest.
Rappelons que depuis quelques mois, les deux pays s’accusent mutuellement de velléité de renverser le régime du voisin. Si la Côte d’Ivoire a plusieurs fois interpellé des individus mêlés à de telles entreprises, le Burkina Faso n’a jamais apporté la moindre preuve de l’implication de la Côte d’Ivoire dans une tentative de renverser le capitaine Ibrahim Traoré.
Ce qui est vrai, est vrai!