A une dizaine de jours de la date (17 Juin) d’arrivée annoncée, la polémique sur les conditions d’accueil de Gbagbo ne baisse pas. Le constat est indéniable : l’arrivée du criminel de guerre ivoirien est déjà source de tensions dans le pays.
La Côte d’Ivoire est actuellement divisée et les tensions sont très fortes entre d’une part, les supporter de Gbagbo qui veulent l’accueillir en héros, et les victimes du boucher d’Abidjan qui comptent s’opposer physiquement, voire même violemment, à toute glorification d’un homme dont, selon eux et les nombreux rapports des ONGs des droits humains, la barbarie du régime a provoqué la mort de plusieurs milliers d’Ivoiriens et de Ouest-Africains. Un dialogue de sourd s’est installé entre les deux camps -par presse et réseaux sociaux interposés- et les positions semblent irréconciliables.
Le gouvernement, garant de la paix sociale, tente en vain de dissuader les partisans du criminel de guerre d’organiser un accueil en fanfare qui pourrait provoquer des troubles à l’ordre public avec de sérieux risques d’affrontements entre pro et anti-gbagbo. Mais selon mes informations corroborées par les déclarations publiques du parti de Gbagbo, les appels pour un accueil calme et apaisé des autorités sont rejetés par les commis de Gbagbo. D’après mes sources à la primature ivoirienne, des rencontres entre le premier ministre et les représentants de Gbagbo, le 30 Avril, le 18 Mai et le 31 Mai 2021, notamment autour de cette question, se sont soldées par un échec.
Drôle de situation, alors que ses partisans présentent l’arrivée de Gbagbo comme un évènement qui contribuera à la réconciliation. Si l’intention de l’ancien président ivoirien était réellement de retourner dans son pays pour contribuer à raffermir une réconciliation nationale dont son successeur a démontré, à travers des actes forts, qu’il en est un chantre, Laurent Gbagbo aurait ordonné à ses partisans d’éviter de créer des tensions inutiles autour des conditions d’accueil somme toute accessoires. Sauf si le but de toute cette manœuvre est de trouver une excuse à l’impossible retour d’un homme dont les dirigeants de son parti savent qu’il n’a visiblement pas l’intention de retourner en Côte d’Ivoire, compte tenu de son état de santé mentale. Selon une analyse partagée par les renseignements ivoiriens, incapables d’expliquer le prolongement du séjour de Gbagbo en Belgique alors qu’il a été acquitté et que le président Ouattara a déclaré qu’il pouvait rentrer quand il le souhaite, les responsables du front national ivoirien (le nom qui convient à ce parti xénophobe et fasciste), exigeraient des conditions d’accueil inacceptables, dans le but de justifier l’absence de Gbagbo par le refus des autorités d’accéder à leurs exigences.
Ce qui est vrai, est vrai !