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mardi, avril 23, 2024
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    Attaque d’un camp militaire d’Abidjan : les enquêteurs sur deux pistes

    On chiffre aujourd’hui à une douzaine, le nombre de personnes arrêtées à la suite de l’attaque du camp militaire de N’dotré, dans la banlieue d’Abidjan, dans la nuit du 20 au 21 Avril 2021.

    Selon mes sources au sein du renseignement militaire, on compte parmi les individus interpellés un militaire en activité qui servait à l’Hôpital Militaire d’Abidjan (HMA), mais également d’anciens membres des miliciens pro-Gbagbo du Grand Ouest ivoirien qui avaient pour chefs Maho Glofiéhi (Guiglo) ou encore Colombo (Duékoué). Au nombre des personnes actuellement aux mains de la justice se trouvent également quelques Libériens, dont certains sont d’anciens combattants des longues guerres civiles du Liberia.

    Les renseignements ivoiriens n’ont pas encore identifié de façon formelle les commanditaires de l’attaque qui s’est soldée par le décès de quatre assaillants, mais selon mes sources, les enquêteurs tentent de recouper la piste de Soro et de Gbagbo. Il est possible que l’ancien président tente, à travers ce genre d’opérations, d’établir une sorte de rapport de force militaire pour ensuite négocier de meilleures conditions pour son retour. En effet, légaliste, le président Ouattara a annoncé que Laurent Gbagbo pouvait retourner en Côte d’Ivoire où il s’assurerait qu’il bénéficiera de tous les avantages dus aux anciens Chefs d’États. Mais d’après les renseignements que j’ai pu obtenir de bonnes sources, la présidence ivoirienne n’a pas encore décidé de l’action légale qu’elle pourrait prendre pour faciliter le retour de Gbagbo, condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison.  Deux options s’offrent aujourd’hui à Alassane Ouattara. Faire adopter une amnistie qui bénéficierait à Gbagbo, mais cette option n’est pas privilégiée par les conseillers du président de la république, car elle permettrait de remettre politiquement en scelle un personnage nuisible qu’ils jugent préférable d’exclure définitivement du jeu politique. Il reste la grâce présidentielle qui épargnerait la prison à Gbagbo, mais encore faudrait-il qu’il ait été condamné, sans recours, pour que la grâce soit possible. Or, en l’état, dès que Gbagbo met les pieds en Côte d’Ivoire le procès doit reprendre comme l’exige la loi dans le cas des condamnations par contumace. Il appartiendra à la justice de décider de le laisser regagner sa résidence et de comparaître libre ou de le mettre sous mandat de dépôt durant tout le temps de son procès. Toutes ces incertitudes autour de son retour, avec son adversaire qui détient toutes les cartes, pourraient expliquer que des radicaux dans le camp de Gbagbo aient conseillé des actions de subversion armée avec des attaques sporadiques sur des objectifs militaires, pour contraindre le pouvoir à des négociations en vue d’obtenir un retour moins humiliant que celui qui se dessine actuellement, où son avenir dépend entièrement du bon vouloir du président Ouattara.

    La piste soro poursuivie par les services de sécurité se justifierait par un geste de désespoir de l’ex-chef rebelle, pour signaler son existence et espérer ainsi être pris au sérieux. L’ancien président de l’assemblée nationale est, en effet, le grand absent des gestes que le président Ouattara a fait en direction de certains de ses opposants qui se sont illustrés dans des actions séditieuses. Si le président ivoirien a annoncé des mesures en faveur du retour de Laurent Gbagbo, à la suite de la libération des leaders de l’opposition qui avaient appelé à des violentes manifestations ayant causées la mort de 85 civils et militaires, il a complètement passé sous silence le cas soro. On dit Soro Guillaume désemparé et au bord de la dépression, du fait de l’absence de lisibilité qu’il a sur son avenir politique et même sur son avenir tout court. Un de mes sources dans son entourage me confirme le fait que sa consommation d’alcool est anormalement élevée depuis quelques mois, preuve que l’ex-seigneur de guerre ne se sent pas bien dans sa peau. 

    Anick Abou

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