Les législatives d’Avril dernier ont confirmé ce qui tend à devenir une réalité : le vote a désormais du sens en Côte d’Ivoire. La Commission Électorale Indépendante avait déjà fait preuve d’une grande indépendance en annonçant des résultats qui consacraient la défaite de huit ministres et Secrétaires d’États lors des législatives.
Le Conseil Constitutionnel a confirmé tout le bien que l’on savait de cette institution en répondant favorablement à la requête en annulation de résultats dans une circonscription où un ministre avait été déclaré vainqueur, par la Commission Électorale.
L’indépendance dont font preuve ces deux institutions depuis l’arrivée au pouvoir du président Ouattara tend à rentrer dans l’ordre du banal. Et pourtant c’est une véritable leçon de démocratie qui est ainsi donnée à toute l’Afrique où, malheureusement, la mode est encore aux tripatouillages des résultats.
Nous sommes, en effet, sur un continent où les dignitaires du régime ne perdent jamais des élections, de surcroit lorsqu’il s’agit de ministres. L’on se souvient que les manifestations qui ont conduit au coup d’état contre IBK au Mali sont nées de la contestation des verdicts rendus par la Cour Constitutionnelle sur des résultats des législatives. L’opposition malienne s’était alors plainte de parti pris flagrant de la plus haute juridiction du pays, dont les décisions sont sans recours.
La Côte d’Ivoire des “hommes forts”, que nous avons connue par le passé, est vraisemblablement en train de faire place à celle des institutions fortes, sous Ouattara. Qu’est-ce-que nous aimerions voir cela faire émulation ailleurs en Afrique : au Cameroun du tyran biya, au Togo, en Guinée, en RDC, au Tchad, en Guinée-équatoriale, etc.
C’est donc une mention très honorable qui doit être décernée à la commission électorale et au Conseil Constitutionnel de Côte d’Ivoire.
Ce qui est vrai, est vrai !