Selon nos sources, en demandant le départ de la MINUSMA, les autorités maliennes étaient dans la propagande, caressant l’espoir que l’ONU négocierait pour rester, aux conditions de la junte. Mal leur en pris, puisque les Nations Unies les ont suivis, en décidant de ne pas céder au chantage.
D’après différentes sources contactées par lenqueteurdetermine.net, les autorités maliennes ont été surprises, d’une part que l’ONU décide de retirer ses troupes, d’autre part, par le délai court dans lequel ces soldats seront évacués du Mali.
Une source diplomatique dans la capitale malienne par d’un « double uppercut que l’ONU assène aux autorités maliennes ». Un de nos contacts dans la haute hiérarchie de l’armée malienne, révèle que l’annonce du départ des soldats de l’ONU – dans un délai aussi court – créé un sérieux problème d’organisation qui provoque beaucoup de colère parmi les différents chefs des opérations qui savent combien la présence des casques bleues est vitale pour les soldats maliens sur le terrain.
Nous avons pu nous entretenir par « communications sécurisées » avec des officiers maliens dans le nord et le centre du pays, et tous critiquent « la bêtise » qui a poussé Bamako à demander le départ de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). « La MINUSMA n’était peut-être pas aussi efficace que nous l’aurions souhaité, mais leur présence était dissuasive et nous nous servions indirectement des casques bleus pour faire diversion et prendre l’ennemi par surprise. Désormais, il n’y a plus que nous et les terroristes ne vont pas nous faire de cadeau », a regretté notre interlocuteur. Un autre officier dans le centre du Mali est plus alarmiste : « nous n’avons ni les hommes en quantité suffisante, ni les armes pour remplacer les quelques 12.000 casques bleus. Nous ne pourrons pas faire face si les jihadistes décident d’avancer vers Bamako sur plusieurs fronts simultanément. Dans un tel scénario, nous perdrons la guerre, comme l’armée afghane ». Toutes nos démarches pour recueillir une réaction officielle de l’armée malienne sont restées infructueuses.
Rappelons que le Conseil de Sécurité de l’ONU vient d’accéder à la demande des autorités maliennes, qui avaient demandé le départ « sans délai » de la MINUSMA. À compter du 30 juin 2023, la mission de l’ONU prend officiellement fin, selon une résolution des Nations Unies dont nous avons pu obtenir copie.
Le document indique qu’à compter du 1er juillet 2023, toutes les activités de la mission onusienne tourneront autour du retrait de son personnel civil et militaire, avec l’objectif qu’il n’y ait plus un seul soldat de l’ONU sur le sol malien, au 31 décembre 2023. Si ce calendrier est respecté, ce sera le départ le plus précipité des casques bleus de l’ONU d’un pays. Traditionnellement, les opérations de retrait peuvent s’étaler sur au moins deux ans.
Ce qui est vrai, est vrai !