Diverses sources informent le site d’investigation -l’Enquêteur Déterminé- d’une opération militaire en préparation pour remettre le président Bazoum au pouvoir. Nous avons pu nous entretenir avec des proches collaborateurs de trois Chefs d’Etats de la sous-région qui confirment que le président nigérian s’est concerté avec ses pairs autour d’une opération militaire sous mandat de la CEDEAO. Bola Tinubu – qui préside actuellement l’organisation communautaire ouest-africaine, aurait notamment discuté de cette question avec l’Ivoirien Ouattara, le Sénégalais Macky Sall, le Ghanéen Akufo-Addo ainsi qu’avec son homologue du Bénin.
D’après mes sources, le message de fermeté a d’ailleurs clairement été transmis aux putschistes nigériens mercredi dans l’après-midi, par les deux généraux dépêchés dans la capitale nigérienne. L’information est d’ailleurs corroborée par un communiqué signé de l’état-major des armées du jeudi 27 juillet qui confesse le fait que « Toute intervention militaire extérieure, de quelle que provenance que ce soit, risquerait d’avoir des conséquences désastreuses et incontrôlables pour nos populations et le chaos pour notre pays ». L’armée nigérienne reconnaît donc qu’elle n’a pas les moyens de résister à un débarquement des troupes sous drapeau de la CEDEAO.
Un contact au siège de l’organisation communautaire à Abuja, précise que « les putschistes du Niger auront tout au plus 72H pour rétablir le président Bazoum dans ses fonctions, faute de quoi ils y seront contraints par la force ». Toujours d’après notre interlocuteur, un sommet extraordinaire des Chefs d’Etats de la CEDEAO devrait être convoqué sous peu.
L’action militaire de la CEDEAO serait conduite par l’armée de l’air et les forces spéciales nigérianes, qui ont reçu l’ordre ce jeudi matin de se mettre « en état de préparation ».
Tout porte donc à croire que le putsch au Niger est le coup d’état de trop qui poussera les dirigeants des pays de la CEDEAO à sortir de leur habituel attentisme. Les prochaines 72h seront déterminantes pour le Niger, mais également pour la CEDEAO et son président en exercice, le nigérian Bola Tinubu, dont la crédibilité est engagée. « Nous n’allons plus tolérer les coups d’état successifs dans la région ! » avait notamment déclaré Bola Tinubu dans son premier discours en tant que président en exercice de l’organisation sous-régionale.
Saïd Penda
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