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vendredi, avril 26, 2024
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    Pandora Papers : Voici ce qui est reproché à Patrick Achi

    Aux côtés de têtes couronnées et de Chefs d’Etat, le Premier ministre a été cité dans la vaste enquête publiée dimanche par le consortium mondial des journalistes d’investigation.

    Sur le Premier ministre ivoirien, nos confrères écrivent qu’il a créé une entreprise de consultance aux Bahamas, un paradis fiscal, alors même qu’il n’était pas encore ministre. Les documents consultés par nos confrères, comme ils le reconnaissent eux-mêmes, « ne permettent pas d’établir les avoirs » de Allstar Consultancy Services LTD, l’entreprise de Patrick Achi aux Bahamas. En 2006, affirment les journalistes d’investigation, le Premier ministre ivoirien a transféré la gestion de son entreprise à la firme d’avocats d’affaires Aleman, Cordero, Galindo & Lee (Alcogal).
    La précision qu’il faut donner aux non-initiés, c’est que nous sommes ici dans le cadre de ce que les uns qualifieront d’optimisation fiscale alors que d’autres parleraient d’évasion fiscale. La pratique consiste à domicilier son entreprise dans un pays où on paie moins d’impôts quand bien même cette structure n’aurait aucune activité dans le paradis fiscal concerné. Il ne s’agit donc pas de détournement de fonds.
    Le deuxième détail c’est que sur Patrick Achi, aucune somme logée dans ce paradis fiscal n’est avancée, qui permettrait de savoir s’il s’agit d’argent qu’il aurait pu réellement gagner à travers ses activités de consultant ou, en fonction des montants colossaux accumulés, si nous sommes plutôt en présence de commissions indûment perçues sur des marchés publics, puisqu’en 2006, au moment où il transfère la gestion de son cabinet de consultance à une firme britannique d’avocats d’affaires, l’actuel Premier ministre est déjà membre du gouvernement.
    Au regard des informations en notre possession, on ne peut pas considérer Patrick Achi comme un criminel ayant dissimulé le fruit de son forfait dans des paradis fiscaux. Tout au plus, des puristes pourraient s’étonner que celui qui aspire à présider aux destinées de son pays préfère loger ses avoirs dans des paradis fiscaux plutôt que de faire profiter de ses biens aux Ivoiriens, à travers les impôts qu’il paierait en Côte d’Ivoire.
    Notons enfin qu’en Côte d’Ivoire – comme dans les ¾ des Etats de la planète – aucune loi n’interdit la pratique de l’optimisation fiscale.

    La Primature réagit

    La réponse du Premier ministre Patrick Achi n’a pas tardé. Ses services ont dénoncé dans un communiqué « l’utilisation malveillante qui semble être faite de cette information », précisant que cette société a été créée il y a 25 ans à Abidjan et quelle est « intervenue pour de nombreux clients privés ou publics en Côte d’Ivoire et a toujours rempli l’ensemble de ses obligations légales, fiscales et sociales ». « Dans la perspective de missions à l’international, que son activité de consultant pouvait impliquer légitimement, une société a été immatriculée en 1998 à l’étranger, avec toutes les formalités légales », ajoute le communiqué qui indique que « Patrick Achi n’avait aucun engagement politique ni aucune fonction publique, institutionnelle ou de cabinet » à cette époque. « Cette société immatriculée à l’étranger n’a en fait jamais eu aucune activité », selon les services du Premier ministre qui affirment qu’il « s’en est donc séparé en 2006 ». Selon les termes du communiqué, « cette société n’a jamais servi de support à la moindre évasion fiscale, à la moindre transaction illicite, au moindre détournement de fonds publics, à la moindre activité illégale ». Pour les communicants du chef du Gouvernement ivoirien, « prétendre le contraire est une atteinte grave à la vérité comme à l’honneur et l’éthique tant civique que professionnelle de Patrick Achi » qui, ont-ils conclu, « ne permettra plus que son nom puisse être amalgamé avec des agissements illicites et ainsi sali par des esprits aux motivations indéterminées ».

    Ce qui est vrai, est vrai !

    Lien de l’article, en Anglais, du Consortium des Journalistes d’Investigation

    1 COMMENTAIRE

    1. Ne pas confondre optimisation fiscale et paradis fiscale
      c’est vrai mais pourquoi ne pas le faire dans son pays ? même si les faits nous ramènent à une certaine époque. je reste convaincu qu’il faut participer à la vie de son pays .

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